La loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire de février 2020 impose aux collectivités territoriales la généralisation du tri des déchets alimentaires à compter du 1er janvier 2024. Cette mesure doit permettre de sortir de l’incinération les 77 kg de déchets putrescibles produits par habitant et par an que l’on retrouve encore dans les ordures ménagères résiduelles (bac gris). Ce gisement valorisable, devra donc bientôt être trié de manière séparée par les habitants.
La solution choisie sera adaptée en fonction du type d’habitat :
– Les habitants en pavillon feront du compostage individuel. Le Sigidurs continuera de fournir un composteur, à ceux qui n’en ont pas encore. A ce titre, des campagnes de distribution seront organisées progressivement ;
– Les habitants en petit collectif feront du compostage partagé. Les composteurs collectifs continueront d’être installés dans les petites résidences, là encore de manière progressive ;
– Enfin, les habitants des grands collectifs, dans les zones plus denses, verront leurs déchets alimentaires collectés en point d’apport volontaires. Des bornes seront installées sur le territoire au fur et à mesure.
Dès 2024, les communes de Sarcelles, Ecouen, Villeparisis, Claye Souilly, Chaumontel et Ezanville seront concernées.
En 2025, le dispositif s’étendra aux communes de Marly-la-Ville, Bouffémont et Domont.
D’ici à 2028, ce sont 450 points d’apport volontaires qui seront implantés sur l’ensemble des communes denses du territoire.
Au final, une grande gagnante : la poubelle grise. Son poids sera considérablement réduit, en réorientant les déchets alimentaires vers le compostage ou la méthanisation. Plus la poubelle grise sera légère et mieux la planète s’en portera.
Il existe deux types de traitement pour les déchets alimentaires : le compostage et la méthanisation.
▶ Le compostage est basé sur le processus naturel de dégradation des déchets organiques. Il participe à l’enrichissement du sol via la production de compost. Il a l’avantage de pouvoir être réalisé chez soi, et ainsi éviter le transport de déchets. C’est le mode de traitement le plus vertueux pour les déchets alimentaires et donc celui qui est à prioriser.
▶ La méthanisation consiste à dégrader les déchets organiques dans un univers privé d’oxygène. C’est un processus industriel réalisé dans un méthaniseur. Tout comme le compostage, il participe à l’enrichissement des sols, et a l’avantage de produire du biogaz.
Ces deux méthodes permettent ainsi d’exploiter pleinement le potentiel des déchets alimentaires, par rapport à l’incinération. Nous conviendrons aisément qu’incinérer des déchets principalement composés d’eau est une hérésie. De plus, cela coûte cher en énergie.
BON A SAVOIR :
Une ressource historique… Pendant des siècles, ces déchets ont constitué une ressource pour l’agriculture périurbaine. Les chiffonniers ont en effet longtemps « nettoyé » les déchets urbains en récupérant ce qui allait être réutilisé ou recyclé et en laissant ce qui pouvait être digéré par des animaux ou revenir au sol. En 1884, à l’initiative du préfet Eugène Poubelle, l’instauration de la « boîte Poubelle », récipient unique dans lequel tous les déchets étaient mélangés (bois, porcelaines…), a sonné le glas de cette pratique. Peu à peu, ce mélange à la source a été rejeté par les agriculteurs.
Aujourd’hui, faute de collecte spécifique, les déchets alimentaires sont principalement incinérés avec le flux des déchets ménagers restants : les « déchets résiduels ». (Ordif)
Le Sigidurs va déployer un réseau de conteneurs (Points d’Apports Volontaires Biodéchets) dans les zones denses de certaines communes identifiées. Un bio-seau sera mis gracieusement à votre disposition. Au quotidien, vous déposerez vos déchets de cuisines biodégradables (épluchures notamment) dans votre bio-seau que vous apporterez ensuite au point d’apport volontaire le plus proche. Ceux-ci sont ensuite collectés et vos déchets alimentaires sont transformés en biogaz.
La nouvelle gestion des déchets alimentaire et du bio-seau peut demander un temps d’adaptation au sein de votre foyer. Pour limiter les gênes éventuelles à la maison, voici quelques astuces :
Oui, il est tout à fait possible de réutiliser des sacs en papier kraft type sacs de fruits et légumes ou tout autre sac en papier kraft non imprimé.
Par contre, il ne faut pas utiliser de sacs en plastique, même en plastique dit « biosourcé » ou « biodégradable ».
Votre kit biodéchets comporte un lot de 100 sacs kraft ce qui permet normalement de trier vos déchets durant 1 an. Une fois votre stock épuisé, vous pouvez en trouver dans le commerce ou réutiliser des sacs papier d’épicerie.
Non, il n’est pas souhaitable d’utiliser du papier journal qui est imprimé avec des encres non alimentaires contrairement à nos sacs kraft.
Les crottes de chien (ou tout autre excrément) ou bien encore les cendres et les litières ne sont pas à mettre dans les bornes. Le dispositif a pour vocation de valoriser les déchets alimentaires, c’est à dire les restes de repas et les épluchures.
Si vous avez un doute sur ce que vous pouvez mettre dans la borne, merci de vous référer aux consignes de tri (autocollant sur le bio-seau) : tout ce qui n’est pas autorisé est interdit.
L’utilité du compostage réside principalement dans sa capacité à transformer des déchets végétaux et alimentaires en un produit homogène, ayant des qualités fertilisantes. Pour plus d’informations, vous pouvez vous référer au nouveau guide compostage disponible sur notre site internet. https://www.calameo.com/read/005578286395361c40026
La méthanisation est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique en l’absence d’oxygène. Cette dégradation produit :
Une tonne de biodéchets permet de produire 100 m3 de biométhane soit l’équivalent de 720kWh, mais également 800 à 900 kg de fertilisant naturel utilisé en agriculture pour enrichir les sols.
Le biogaz peut être utilisé pour la production d’électricité et de chaleur ou de gaz naturel directement injecté dans le réseau après épuration.